Can another Instadeep AI success story come out of Francophone Africa?

Could Francophone Africa Be the Next Hotbed for Instadeep AI Success?


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Bienvenue dans The Next Wave : Afrique francophone, votre rendez-vous hebdomadaire dédié à l’écosystème technologique des pays francophones d’Afrique. Cette newsletter est rédigée en français par défaut, mais vous pouvez cliquer ci-dessous pour accéder à la version anglaise.

Bonjour 👋,

Ces dernières semaines, nous avons exploré en profondeur les complexités de l’interopérabilité dans les marchés francophones : sa définition, son fonctionnement, les bénéficiaires, les perdants, ainsi que les enjeux majeurs à mesure que la finance ouverte s’installe dans les zones de l’UEMOA et de la CEMAC. Cette édition se concentre sur un secteur technologique mondial en pleine mutation, en mettant en lumière l’une des plus grandes réussites de la tech francophone africaine : Instadeep, la start-up tunisienne spécialisée en intelligence artificielle, acquise pour près de 700 millions de dollars en 2023.

Deux ans après cette opération majeure, comment les gouvernements francophones africains préparent-ils leurs cadres réglementaires, leurs politiques de gouvernance et leurs infrastructures pour accompagner l’essor de l’intelligence artificielle ?

Découvrons cela ensemble.

1. Les nations avec des écosystèmes IA avancés

Source image : TechCabal

Karim Beguir, cofondateur et PDG, a lancé InstaDeep avec une équipe talentueuse, avant de la céder récemment pour 700 millions de dollars, un exploit que beaucoup d’autres start-ups africaines aspirent à reproduire. Fondée en 2014, InstaDeep est une pionnière dans le domaine de l’intelligence artificielle, développant des solutions innovantes déployées dans des secteurs variés tels que la santé et la logistique.

Avant d’analyser le cas d’InstaDeep et son rôle dans la valorisation des compétences africaines à l’échelle mondiale, penchons-nous sur les défis rencontrés par les pays francophones d’Afrique (ou partiellement francophones) qui ont adopté des stratégies nationales en IA d’ici août 2025.

Maroc

  • Cadre réglementaire et portée : Le Maroc a promulgué la loi 09-08 sur la protection des données, révisée en 2022, supervisée par la Commission nationale de contrôle de la protection des données personnelles (CNDP). Il a également mis en place une stratégie nationale officielle pour l’IA, intitulée « Maroc Digital 2025 – Feuille de route pour l’IA », visant à transformer numériquement plusieurs secteurs, notamment l’industrie, la santé, l’agriculture et l’administration publique. Cette stratégie met l’accent sur la création d’un écosystème IA robuste et sur l’intégration de l’IA dans le secteur public, avec des directives éthiques en cours d’élaboration.
  • Écosystème et partenariats : Les universités marocaines, telles que l’UM6P et l’ENCG, animent des laboratoires de recherche en IA à Casablanca et Rabat. Des pôles d’innovation comme Technopark Casablanca, le centre de recherche en IA de l’UM6P, ainsi que des programmes d’accélération comme Innov’Up, soutiennent les start-ups spécialisées. Des collaborations avec Siemens, Schneider Electric et des cabinets de conseil internationaux favorisent le déploiement de l’IoT et de l’IA.
  • Secteurs clés : agriculture de précision, analyse touristique, diagnostics médicaux, services administratifs numériques, logistique automobile et portuaire (notamment Tanger Med), ainsi que l’automatisation industrielle.

Le programme numérique public ambitieux ouvre la voie à des initiatives inclusives dans la gov-tech, l’agri-tech et l’automatisation portuaire. La législation avancée sur la protection des données crée un environnement favorable aux entreprises axées sur la conformité. Le Maroc bénéficie d’un soutien gouvernemental structuré, d’une orientation sectorielle claire et d’une infrastructure d’innovation solide, en faisant un terrain propice pour les applications IA dans plusieurs domaines.

Tunisie

  • Réglementation et champ d’action : La Tunisie dispose d’une loi sur la protection des données (loi n° 2004-63), appliquée par l’Instance nationale de protection des données personnelles (INPDP). Bien que cette loi, adoptée en 2004, soit l’une des premières en Afrique, son application varie selon les régions. Le pays ne possède pas encore de politique nationale officielle en IA, mais ses plans de transformation numérique (administration en ligne, villes intelligentes) laissent entrevoir une attention croissante à la gouvernance des données.
  • Écosystème et soutien : Des accélérateurs comme Cogite, des pôles d’innovation et des hackathons stimulent les talents locaux. La Banque Internationale d’Arabie de Tunisie (BIAT), la banque nationale et des programmes ministériels soutiennent également le développement des start-ups.
  • Domaines d’intérêt : gouvernance intelligente (e-ID, e-santé), fintech, surveillance agricole, logistique, et prochainement biotechnologie et diagnostic médical.

La clarté de la réglementation sur les données offre une base solide pour la conformité, mais l’absence d’une stratégie IA centralisée pourrait freiner le financement coordonné, les appels à projets pilotes et l’accès aux ressources informatiques dédiées. La Tunisie propose un environnement dynamique, particulièrement adapté aux innovateurs deep tech ambitieux visant une expansion mondiale. InstaDeep, fondée à Tunis en 2014, est devenue un leader mondial en IA deep tech, rachetée par BioNTech pour environ 700 millions de dollars, marquant la plus grande sortie deep tech du continent.

2. Les pays bénéficiant d’un appui gouvernemental clair et actif

Source image : iAfrica

Bénin

  • Cadre et portée : La Stratégie nationale pour l’intelligence artificielle et le big data (SNIAM) 2023-2027 du Bénin comprend quatre programmes, trois phases et 123 actions à déployer dans les secteurs public et privé.
  • Secteurs ciblés : éducation, santé, agriculture, tourisme ; des formations professionnelles sont en cours.

Le pays dispose d’un Code du numérique (2017, révisé en 2021) et de lois sur la protection de la vie privée en vigueur depuis 2009, soutenus par une autorité active (APDP) et la formation de délégués à la protection des données. Le Bénin se distingue par une stratégie opérationnelle parmi les plus avancées du continent, offrant un cadre clair pour les règles relatives aux données et un pipeline de projets sectoriels, propice aux PME spécialisées en gov-tech et data analytics.

Île Maurice

  • Cadre et portée : L’Île Maurice dispose d’une stratégie IA depuis 2018, actuellement mise à jour dans le cadre du plan de transformation numérique 2025-2029. Le budget 2025/2026 considère l’IA comme un moteur de croissance.
  • Écosystème : Des régimes de licences sandbox réglementaires (BoI/FSC/BOM) permettent aux start-ups, notamment fintech, de tester des technologies IA sous supervision.

Maurice offre l’un des environnements réglementaires les plus favorables aux start-ups dans les domaines financiers et des données, constituant une base solide pour les sièges régionaux desservant l’Afrique francophone.

Rwanda

  • Cadre et portée : Politique nationale IA approuvée en avril 2023, axée sur l’éducation, les infrastructures, la stratégie des données, l’adoption et l’éthique. Aucune loi spécifique à l’IA n’est encore en vigueur.
  • Écosystème : Programme fintech approfondi (2024-2029) et sandbox réglementaires gérés par la Banque nationale du Rwanda (NBR) et l’Autorité des marchés financiers.

Kigali continue d’être un hub d’expérimentation, avec des projets pilotes en fintech, gov-tech et IA appliquée à la santé. Les entrepreneurs bénéficient de sandbox et de processus clairs pour obtenir des licences de production.

Sénégal

  • Cadre et portée : Stratégie nationale IA alignée sur le Plan Sénégal Émergent et « Sénégal Numérique 2025 », avec un programme dédié à l’IA et à l’usine numérique.
  • Secteurs ciblés : emploi des jeunes, services publics, éthique et responsabilité ; la recherche et l’éducation sont explicitement intégrées.

Le Sénégal dispose d’un cadre mature de protection des données et d’une autorité active (CDP). La demande publique claire crée des opportunités B2G dans la santé, l’identification et d’autres services citoyens, à condition de maîtriser les évaluations d’impact et les notifications liées aux données clients.

Mauritanie

  • Cadre et portée : Stratégie nationale IA 2024-2029 supervisée par le Conseil suprême pour la numérisation, publiée en plusieurs langues par le ministère. Objectifs : développement des talents, recherche, éthique et projets pilotes sectoriels.
  • Secteurs d’intérêt : éducation, recherche, coopération internationale, gouvernance des données.

Depuis 2017, la Mauritanie a adopté des lois sur les données personnelles qui influenceront la mise en œuvre de sa stratégie IA. On peut s’attendre à des projets pilotes financés par des bailleurs dans l’agriculture et la santé, avec des exigences de conformité jusqu’à l’activation complète de la loi. Les entrepreneurs doivent prévoir un budget pour la protection de la vie privée dès la conception et anticiper les autorisations ministérielles, tandis que les investisseurs doivent s’assurer de la compréhension des stratégies réglementaires des fondateurs.

Enjeux transversaux

Avec ces cadres en place, que signifient concrètement ces lois et initiatives ?

  1. Des opportunités B2G plus structurées : Les pôles IA et comités nationaux en Côte d’Ivoire, Sénégal et Algérie annoncent des projets pilotes publics dans la santé, l’agriculture, l’éducation et l’identité, offrant un terrain fertile aux PME spécialisées en gov-tech et IA appliquée.
  2. La confidentialité, un impératif : Sénégal, Bénin et Côte d’Ivoire disposent de cadres matures de protection des données ; la Mauritanie est en phase d’activation. Les start-ups doivent intégrer des analyses d’impact, des mécanismes de consentement et la minimisation des données pour accélérer leur accès aux marchés publics.
  3. Sandbox et accélérateurs réglementaires : Rwanda et Maurice se distinguent par leurs environnements sandbox qui facilitent la transformation des projets pilotes en licences opérationnelles, notamment pour les fintechs et entreprises data. Ces dispositifs réduisent les risques liés aux nouveaux modèles avant une expansion dans l’UEMOA et la CEMAC.
  4. Valorisation des langues locales : Le pilier camerounais sur les modèles linguistiques locaux et le programme rwandais d’alphabétisation numérique créent un espace pour les entreprises spécialisées en reconnaissance vocale et traitement du langage naturel en français et langues locales (fulfulde, kinyarwanda, etc.), un créneau stratégique face aux acteurs mondiaux.
  5. Signaux sur le financement et les infrastructures : L’Algérie évoque le financement et les infrastructures, tandis que le SNIAM du Bénin se distingue par son opérationnalité. On peut anticiper un financement mixte (public/donateurs) et des partenariats souverains dans le cloud et les centres de données, essentiels pour la commercialisation des start-ups à forte intensité d’infrastructures.
  6. Alignement avec la stratégie de l’Union Africaine : Ces initiatives nationales complètent la stratégie continentale de l’UA en matière d’IA (2025-2030), favorisant des normes transfrontalières en gouvernance et éthique des données, réduisant ainsi la fragmentation du marché pour les start-ups.

Conclusion

La majorité des pays francophones africains s’efforcent de passer du stade des discussions à celui de la mise en œuvre concrète de l’intelligence artificielle. Huit d’entre eux ont déjà adopté des stratégies nationales, posant les bases nécessaires via des programmes de formation, la gouvernance des données, des sandbox réglementaires et des pipelines de demande publique.

La véritable opportunité réside désormais dans l’exécution de ces politiques, l’accès aux ressources informatiques, le respect des normes de confidentialité et la transformation des projets pilotes en solutions opérationnelles. Si ces conditions sont réunies, l’Afrique francophone pourrait non seulement devenir un consommateur majeur d’IA, mais aussi un producteur d’innovations compétitives à l’échelle mondiale, à l’image du succès d’InstaDeep.

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Revue des actualités majeures

  • Demandez à un investisseur : Nada Shaheen explique pourquoi les grandes entreprises africaines risquent de s’effondrer si elles ignorent les start-ups
  • Demandez à un investisseur : Une innovation technologique née à Lagos peut-elle réussir à Abidjan ? Mstudio y croit.
  • L’Algérie lance un fonds dédié au soutien des start-ups africaines

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